La Poucresse

Publié le par JC 25, Che Guevara, Guy Môquet,

Loi PECRESSE :VRAIES QUESTIONS, FAUSSES REPONSES
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La réforme Pécresse, votée quasi clandestinement pendant les vacances, est mauvaise pour l’Université, pour les étudiants, mais aussi pour chacun d’entre nous : c’est une attaque de plus contre la démocratie et un risque énorme pour l’avenir.

L’Université connaît indiscutablement des difficultés de fonctionnement et le départ sans diplôme d’un nombre non négligeable d’étudiants est préoccupant.

Face à ce constat il est trop facile d’accuser les jeunes de ne pas réfléchir suffisamment leur orientation ou de manquer de sérieux, en tout cas plus facile que de recruter des conseillers d’orientation en nombre suffisant, de dégager des moyens pour un logement étudiant accessible, des bibliothèques bien fournies, des allocations qui permettent de se consacrer aux études plutôt qu’aux petits jobs dévoreurs de temps mais bien intéressants pour les patrons .

Avoir recours aux fonds privés, c’est trahir la vocation nationale de l’université qui est de développer et de transmettre la connaissance, c’est provoquer une inégalité grandissante entre les filières : il est certain que les entreprises soutiendront seulement les recherches et les formations dont elles espèrent tirer parti dans l’avenir.

Pourtant, la recherche fondamentale qui semble souvent inutile et improductive, peut conduire à des applications novatrices (c’est à l’Université de Lille qu’a été mis au point le principe du métro automatique VAL qui maintenant est vendu dans le monde entier).

Les filières non utilitaires comme la philosophie, la sociologie, l’histoire…sont en danger : elles ne conduisent pas forcément à « l’employabilité » mais sont essentielles comme bases de réflexion sur le monde actuel et comme formation du citoyen.

L’inégalité sera également nette entre les régions en fonction de la densité des entreprises, de leur nature et de leur engagement.

Cette réforme prévoit également un président très puissant à l’intérieur de l’université tant par son droit de veto sur le recrutement des enseignants que par son poids dans l’attribution de primes, mais aussi très vulnérable vis à vis de l’extérieur dans la mesure où des fonds privés lui seront nécessaires pour assurer le fonctionnement et la renommée de « son » établissement.

Est-il si urgent de courir vers le modèle anglo-saxon où un diplôme vaut plus ou moins selon l’université qui l’a délivré ? Si le système des Etats-Unis est si favorable à l’éclosion des talents, pourquoi les jeunes chercheurs issus de l’Université française sont-ils tant recherchés outre-Atlantique ?

La réforme Pécresse de l’Université s’inscrit dans la logique du système « libéral » et capitaliste : on provoque l’asphyxie d’un service public en ne lui donnant pas les moyens de fonctionner correctement, puis on prend prétexte du dysfonctionnement pour le livrer au privé.

Publié dans Communiqués MJCF

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