La Poucresse II

Publié le par JC 25, Che Guevara, Guy Môquet,

Le mouvement des étudiants se durcit après la rencontre organisée par Valérie Pécresse (video)

Le gouvernement espère que la mobilisation étudiante contre la loi sur l’autonomie des universités va se calmer. Mais Bruno Julliard, le président de l’UNEF, a indiqué, jeudi 15 novembre, à l’issue de sa rencontre avec la ministre de l’enseignement supérieur, que la mobilisation était "dans une phase ascendante".

de Luc Cédelle

Le décompte des sites paralysés ou perturbés attestait plutôt, jeudi, de sa vigueur intacte : 32 universités sur 85 étaient partiellement ou totalement bloquées selon la coordination nationale étudiante, et 36 selon l’UNEF, contre seulement 13 à la fin de la semaine précédente.

La journée de vendredi 16 novembre devait être marquée par le début, à l’Assemblée nationale, de la discussion sur le budget 2008 de l’enseignement supérieur. Un rassemblement, auquel les étudiants grévistes ont annoncé leur participation, était prévu devant le Palais-Bourbon à l’appel de l’intersyndicale de l’enseignement supérieur.

La ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a reçu jeudi matin les présidents d’université, qui ont appelé avec elle à la "levée des blocages" des sites universitaires. Dans la soirée, la présidence de l’université de Paris-I, qui comprend le centre de Tolbiac, un des bastions des grévistes, a fait connaître les résultats du vote électronique des étudiants qu’elle avait organisé. Sur les 29 869 étudiants de l’université, 7 743 (soit 25 %) ont participé et, parmi les votants, 75,8 % ont jugé le blocage inacceptable.

L’après-midi, Mme Pécresse avait reçu les organisations d’étudiants, UNEF, Confédération étudiante (proche de la CFDT), Fage (Fédération des associations générales d’étudiants), Promotion et défense des étudiants (corpos étudiantes) et UNI (droite). La ministre a répété qu’il "n’y aura [it] pas de désengagement de l’Etat, pas de sélection à l’entrée des universités, pas d’augmentation des frais d’inscription" et, d’une façon générale, "pas de privatisation".

Le premier ministre, François Fillon, a quant à lui invité, sur son blog, les étudiants "à examiner sereinement les faits afin de ne pas céder aux approximations et aux slogans". Evoquant l’engagement du gouvernement à attribuer "5milliards en plus pour l’université sur cinqans", le premier ministre a souligné qu’"aucune majorité de droite ou de gauche n’a fait autant sur le plan financier depuis vingt ans".

Ces déclarations n’ont pas entamé la détermination de la coordination nationale. Son porte-parole, Kamel Tafer, a réaffirmé qu’elle restait calée sur le mot d’ordre de "l’abrogation" de la loi et qu’"aucune négociation" n’était envisageable sans ce préalable. Selon lui, l’expérience du mouvement de 2006 contre le contrat première embauche (CPE) prouve "qu’une loi votée par le Parlement peut être défaite par une mobilisation". Assurant que celle-ci "va s’amplifier" et que "les lycéens vont s’y joindre", la coordination veut se réunir samedi et dimanche à l’université de Tours malgré l’opposition de son président, Michel Lussault.

La coordination est l’expression "la plus légitime" et la plus représentative "des étudiants mobilisés", a affirmé son porte-parole en réplique à la rencontre au ministère de l’enseignement supérieur, entre les syndicats d’étudiants et Mme Pécresse.

Le président de l’UNEF a jugé pour sa part "pas du tout concluante" cette rencontre avec la ministre et a réitéré, elle aussi, ses appels à "amplifier la mobilisation". L’UNEF réclame des mesures immédiates sur les conditions de vie des étudiants ainsi qu’un "plan pluriannuel" de financement de l’enseignement supérieur. Le syndicat, qui n’a jamais avalisé au niveau national le mot d’ordre d’abrogation, continue à ne pas s’y opposer dans les assemblées générales. Ses responsables laissent entendre que l’élargissement du mouvement fait entrer en lice des étudiants plus modérés que les jusqu’au-boutistes, donc plus ouverts à une éventuelle négociation qu’elle appelle de ses vœux.

Mais à supposer que le gouvernement envisage de lâcher du lest, aucun signe n’a été donné en ce sens. Toutefois, Thiébaut Weber, président de la FAGE, a estimé que "la porte du dialogue" restait "ouverte" et affirmé que d’autres rendez-vous auraient lieu la semaine prochaine.

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Source: Bellaciao.org

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