La pauvreté grandit

Publié le par JC 25, Che Guevara, Guy Môquet,

L’INSEE LE CONFIRME
les inégalités se creusent

Le “Portrait social 2007”
de la France que publie l’INSEE indique que “le mouvement
de réduction des inégalités de niveau de vie et de pauvreté, régulier depuis les années 70, s’essouffle depuis 2002”.

Les riches sont à la fois de plus en plus riches et de plus en plus nombreux. À l’opposé, le nombre de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté reste lui considérable (7,1 millions de personnes qui gagnent moins de 60 % du revenu médian soit 817 euros par mois). Les couches moyennes salariées sont, elles, touchées de plein fouet par la flambée de l’immobilier qui entame lar­gement leur pouvoir d’achat.

Le poids du logement, en effet, est de plus en plus élevé pour les plus modestes et les inégalités de patrimoine se sont fortement accrues entre 1997 et 2003. L’INSEE relève aussi entre 1996 et 2006 une baisse globale du poids des prélèvements et notamment de l’impôt sur le revenu qui profite aux plus aisés.

En France, 48 % des ménages ne paient pas d’impôts, pour l’essentiel des ména­ges modestes. Mais, avec le bouclier fis­cal, associé aux 478 niches fiscales de notre pays, on risque de voir de plus en plus de riches, dès janvier 2008, échap­per eux aussi à l’impôt.

Les inégalités ne sont pas que financiè­res. Il y a aussi toutes les inégalités dans le rapport au travail, à la vie, aux loisirs, à la mort, à la santé, à la famille… De plus en plus, la France d’en haut est une France sur-affiliée, avec beaucoup de liens, de relations sociales. Au contraire, la France modeste, qui fait face à un individualisme négatif. C’est-à-dire qu’elle a perdu ses liens sociaux, de voi­sinage, parce que ces familles modestes sont poussées de plus en plus loin en banlieue, dans des pavillons isolés, parce que l’argent manque pour aller au théâ­tre ou au cinéma, parce que la famille est éclatée dans tous les coins de France, phénomène accentué par le nombre des divorces. Du coup, les liens de solidarité disparaissent.

Au contraire, les familles de la grande bourgeoisie mettent en place de leur côté une sorte de “ collectivisme prati­que ”. D’une certaine façon, elles don­nent raison à Marx qui pensait que la société communiste ne pourrait exister que dans des sociétés où le capitalisme aurait atteint un stade avancé. La grande bourgeoisie est fondamentalement “ solidaire ” : par l’intermédiaire d’une sociabilité de tous les instants, elle tisse et retisse sans cesse les liens du pouvoir, faisant en sorte que les positions domi­nantes se maintiennent au sein de la confrérie des grandes familles.


Publié dans Revue de presse

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